L’élevage en Ile-de-France représente 6% de la production en valeur. Les productions animales se concentrent principalement sur l’élevage bovin et avicole. De nombreuses exploitations agricoles ayant trait aux activités équestres sont également présentes dans la région.
En Ile-de-France, les activités d’élevage au sens large se heurtent néanmoins à des contraintes très spécifiques, et notamment :
- Surcouts dus à la proximité de l’agglomération parisienne
- Manque (voire disparition) d’infrastructures spécifiques (laiteries et collecte, vétérinaires, abattoirs, etc.)
- Raréfaction et coût du foncier agricole très élevé
- Difficultés liées à la densité de population (disparition des herbages, contraintes croissantes pour les bâtiments d’élevage, etc.)
Quelle que soit la filière choisie, l’élevage demande une grande disponibilité de la part de l’exploitant, des compétences spécifiques, de l’autonomie et de la polyvalence dans le travail.
Elevage Bovin
Deux filières distinctes s’organisent autour de l’élevage bovin, l’élevage de races laitières et l’élevage de races à viande, appelées également "allaitantes".
L’éleveur laitier produit, comme son nom l’indique du lait de vache destiné à la consommation ou utilisé pour la fabrication de produits transformés (crème, beurre, yaourt, etc.). Arrivées au terme de leur production de lait, les vaches de race laitière sont commercialisées pour leur viande. Elles sont alors appelées vaches de réforme et représentent plus de la moitié de la consommation de viande bovine en France. L’élevage de vaches allaitantes, qui inclut une période d’engraissement plus ou moins longue, est quant à lui dédié à la consommation de viande.
L’élevage laitier est peu présent en Ile-de-France, et se concentre principalement en Seine-et-Marne. En effet, le département compte deux Appellations d’Origine Contrôlée (AOP) fromagères, l’AOP Brie de Meaux et l’AOP Brie de Melun. La production laitière du département est donc principalement utilisée pour la fabrication de ces fromages typiquement franciliens.
L’élevage de vaches allaitantes se concentre également sur le territoire Sein-et-Marnais et permet d’approvisionner l’agglomération parisienne en viande de qualité et d'origine locale.
Filière équine
Depuis l'adoption de la loi relative au développement des territoires ruraux du 24 février 2005, la plupart des activités équestres sont devenues agricoles.
Les activités équestres exercées par l’exploitant et relevant du régime agricole sont diverses. Elles doivent entrer dans le prolongement de l’acte de production et/ou doivent avoir pour support l’exploitation. Ces activités dépendent de la Chambre d’Agriculture et entrent dans le régime fiscal du bénéfice agricole. On dénombre notamment :
- Débourrage, dressage et entrainement de chevaux appartenant à des tiers
- Mise en vente et/ou en location d’équidés dressés ou entrainés
- Pension (pré et/ou box) incluant une activité de travail de l’équidé
- Promenade ou randonnée équestre, incluant une structure d’accueil touristique sur l’exploitation
- Activités de centre équestre ou poney-club
- Travaux agricoles ou forestiers avec des chevaux
- Elevage d’équidés en vue de la vente et/ou de l’exploitation (course, compétition, etc.)
- Elevage d’équidés destinés au spectacle, sans l’exercice d’activités de spectacle
- Vente de saillie (éleveur, dresseur, entraineur)
Le nombre d’installations relatif à la filière équine est en nette progression sur le territoire francilien car cette activité de loisir répond à une demande croissante et un besoin d’espaces naturels pour beaucoup de franciliens. On observe en effet une augmentation du nombre de licenciés équestres d’environ 4% par an. Ce déploiement de la filière équestre a permis à bon nombre d’agriculteurs de diversifier leurs activités sur l’exploitation en proposant des services directement ou indirectement liés à la filière équestre.
Elevage Avicole
Au sens large, l’aviculture désigne toutes les sortes d’élevage d’oiseaux et de volailles. La filière avicole française se concentre principalement sur l’élevage de volailles à des fins alimentaires (production de viande et d’œufs) mais également pour les plumes, à des fins textiles ou encore pour les fiente qui s’avère être un engrais naturel efficace. La France est le 1er producteur de volailles de l’Union européenne (16% de la production) et le 5ème producteur mondial. Plus des ¾ des volailles abattues en France sont des poulets de chair.
L’élevage de volailles, peu implanté en Ile-de-France, tend néanmoins à se développer du fait de la forte demande qui émane des zones de consommation à forte densité urbaine. De plus en plus d’exploitations, principalement localisées dans les Yvelines et en Seine-et-Marne, développent ainsi des ateliers avicoles pour compléter une production initialement axées sur les grandes cultures. A noter que l’élevage de plein air, contrairement au hors-sol, connait un développement accru car il répond à la demande des consommateurs en quête de produits locaux de qualité.
Elevage Ovin
L’élevage ovin français s’articule autour de 2 filières. La production de viande d’agneau et de mouton, qui concerne 90% des exploitations ovines en France. Les agneaux sont élevés et engraissés sur l’exploitation dans laquelle ils sont nés. Selon la région, l’élevage se fera en plein air ou en bergerie. Mais entre ces 2 systèmes d’exploitation, d’autres intermédiaires sont possibles. Vient ensuite la production laitière ovine qui concerne seulement 10% des exploitations, essentiellement présentes dans le rayon de Roquefort (Aveyron, Lozère, Tarn), les Pyrénées Atlantiques et la Corse.
La filière ovine francilienne, principalement présente en Seine-et-Marne, est peu développée mais reste néanmoins très qualitative. En effet, la Bergerie Nationale, située à Rambouillet depuis plus de deux siècles, a conservé une mission d’expérimentation et s’attache à démontrer aujourd’hui les vertus de l’agriculture multifonctionnelle dans une démarche de développement durable. Depuis 1994, le Ministère de l’agriculture a donné à la Bergerie Nationale un statut de centre de ressources et une orientation développement durable qui s'est affirmée par ses missions autour de l’agriculture, de l’aménagement du territoire, de l’éducation à l’environnement et du tourisme rural au fil des ans.
La Bergerie Nationale abrite depuis 2006 "le conservatoire du mérinos et de la laine". L’Ile-de-France compte également une race ovine du même nom. La race ovine Ile-de-France créée à partir de 1840, à Maisons-Alfort à partir de croisements entre des brebis de race mérinos de Rambouillet et de béliers importés d'Angleterre de race Dishley, s'est répandue ensuite dans les élevages annexés aux exploitations agricoles du bassin parisien.
Elevage Caprin
La filière caprine se concentre essentiellement autour de la production de lait de chèvre, destinée à la transformation fromagère. En France, les élevages caprins sont principalement implantés au sud de la Loire, sur des territoires où les élevages bovins et ovins ne sont pas rentables.
En Ile-de-France, l’élevage caprin est très peu développé, ce qui s’explique par le manque d’infrastructures et d’ateliers de transformation adaptés. Le contexte socio-économique, les déprédations et la raréfaction du foncier agricole (notamment des herbages) est un facteur aggravant pour le développement de la filière caprine sur le territoire francilien. On compte environ 2 000 caprins en Ile-de-France, dont plus de 900 dans les Yvelines.
Elevage Porcin
Les porcs sont élevés pour la consommation de viande et de produits de charcuterie. L’ouest de la France (Bretagne et Pays-de-Loire) est une grande région d’élevage de porc avec 70% de la production, mais on retrouve des élevages de porcs également dans les autres régions françaises.
Il existe différents types d’élevage, allant du caillebotis au plein air, mais également différentes spécialisations :
- Le naisseur élève les truies, les verrats, fait naitre les porcelets et les élève jusqu'au moment de leur sevrage.
- L’engraisseur se fournit en porcelets sevrés auprès d'un autre éleveur "Naisseur" et élève les porcs charcutiers jusqu'à ce qu'ils soient prêts à partir pour l'abattage.
- Le naisseur / engraisseur assure toutes les étapes de l'élevage, de la naissance des porcelets à l'engraissement des porcs charcutiers. Il s'agit du système de production le plus répandu en France.
En Ile-de-France, l’élevage porcin est très peu développé, ce qui s’explique par le manque d’infrastructures et d’ateliers de transformation adaptés. Le contexte socio-économique, les déprédations et la raréfaction du foncier agricole sont des facteurs aggravants pour le développement de la filière porcine sur le territoire francilien.
On compte environ 7 500 porcs en Ile-de-France, dont la grande majorité des élevages se situe en Seine-et-Marne.