Un juste équilibre entre les espaces ruraux et l’urbanisation
Malgré son dynamisme, l’agriculture francilienne est sans cesse menacée par l’amenuisement des territoires ruraux au profit de l’urbanisation. En effet, la proximité immédiate d’un bassin de 12 millions de consommateurs peut s’avérer être un atout pour les agriculteurs, mais cela pose également un certain nombre de contraintes, notamment dans le cadre de la juxtaposition des terres agricoles et des espaces urbains. Pour contrer la trop forte pression urbaine, le conseil régional a adopté en 2012, le Schéma directeur de la Région Île-de-France (SRIF) qui définit les grandes politiques publiques pour les 20 prochaines années, prévoit de rendre inconstructibles 400 hectares de terrains par an au profit de l’agriculture. Cette préservation des zones rurales vise notamment à maintenir une agriculture de proximité alors que, à l’heure actuelle, 91% de la nourriture consommée en Île-de-France est importée.
L’agriculture urbaine, un enjeu pour notre région
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), l’agriculture urbaine se réfère à des petites surfaces (terrains vagues, jardins partagés, balcons, toits, terrasses, etc.) utilisées en zone urbaine pour cultiver des plantes à vocation alimentaire ou élever de animaux en vue d’une consommation individuelle ou d’une commercialisation de proximité.
Initialement non considérée comme une activité agricole au sens stricte du terme, l’agriculture urbaine a vocation à se professionnaliser et tend à se développer au sein de notre région Ile-de-France. Elle permet en effet, de proposer des produits agricoles cultivés localement et distribués via des circuits courts. Dans le cadre de l’évolution des habitudes de consommation, elle prend ainsi tout son sens car elle répond à une demande en nette progression de la part du consommateur francilien.
Afin d’encadrer au mieux ces nouvelles formes d’agricultures, la DRIAAF, en collaboration avec le PAI, les Chambres d’agriculture et Agro-Paris-Tech proposent un guide dédié s’adressant aux porteurs de projets qui souhaitent se lancer.
La consommation locale au cœur des priorités
Aujourd’hui, les consommateurs, et plus particulièrement les consommateurs franciliens, optent pour le « manger moins, manger mieux » en privilégiant des produits frais et locaux, issus des circuits courts, gages de proximité, de traçabilité mais aussi et surtout de qualité pour le consommateur.
Les agriculteurs franciliens ont su s’adapter à cette nouvelle tendance de consommation en diversifiant leur production et en développant des magasins de producteurs sur leurs exploitations ou en commercialisant leurs productions via des outils 2.0. En effet, selon une étude réalisée par l'Institut Viavoice pour le Conseil Régional d’Ile-de-France, 82% des franciliens se disent prêts à payer un peu plus cher pour privilégier la qualité et avoir une garantie sur la provenance des produits qu’ils consomment.
Ces nouvelles tendances de consommation sont de véritables leviers pour les agriculteurs qui surfent sur cette tendance en proposant des productions "100% locales".
Au-delà de la simple volonté individuelle, la consommation de produits locaux s’inscrit dans un projet durable et économiquement viable qui implique l’ensemble des acteurs de la région et favorise le dynamisme agricole. L’approvisionnement en produits locaux dans la restauration hors foyer (cantine et restaurant d’entreprises notamment) tend à se développer sous l’impulsion du Conseil régional car elle répond à une demande croissante des consommateurs franciliens.